mercredi 6 janvier 2016

Annette.


Mon travail me permet d’avoir du temps de libre, j’en profite pour retrouver ma chère Annette, nous commençons à échafauder des projets d’avenir. Annette me parle souvent de sa famille, de ses sœurs, de son frère tué au retour de la Campagne de Russie, de son père décédé subitement en 1808. Sa mère vit à Laruns, que je rencontrerais bientôt pour lui demander la main de sa fille mineure.
Après l’accord familial, le mariage est décidé, la cérémonie religieuse aura lieu le trente et un Octobre 1815 en l’église Saint-Vincent de Bagnères-de-Bigorre. Je trouve pour mon foyer un logement dans cette belle ville, car mon épouse attend notre premier enfant.
Je n’étais pas présent le jour de la naissance de notre fils, le douze Juin 1816. Son acte de naissance précise que je me trouve en « Corse ».
En raison de mon engagement politique, au début de l’année 1816 avec quelques amis nous avons rejoint les partisans du Commandant Poli sur l’île pour leur prêter main forte à la suite du soulèvement Bonapartiste appelé « Guerre de Fiumorbo » contre l’armée Royaliste, malgré notre farouche résistance, invaincus, et assurés de l’amnistie générale nous avons quitté la Corse.

Je retrouve ma petite famille à Bagnères-de-Bigorre et fais la connaissance de mon fils Dominique, Jacques, Léon. Je reprends mon activité de Croupier. La vie continue, la famille va s’agrandir.

Eglise St.Vincent Bagnères de Bigorre

mardi 5 janvier 2016

La Rencontre.

Je m'intègre assez facilement, d'abord dans l'exercice de l'emploi que m'a confié José de Lugo, et parmi la population, je fais la connaissance de nombreux compatriotes immigrés Espagnols, nous parlons de notre pays, et des combats dans les Pyrénées voisines depuis le Printemps 1813 entre les Anglais et les soldats de Napoléon 1er. Je fais la connaissance d'une jeune française, elle travaille à l'hôtel Frascati, elle est servante. Notre amitié se fait plus grande de jour en jour. Elle me parle de ses parents, de ses soeurs et surtout de son frère Jean-Baptiste Guindey, un hussard au service de Napoléon, devenu un héros en 1806 à la bataille de Saalfeld (Pusse) en tuant en combat singulier le Prince Louis Ferdinand de Prusse. Napoléon l'aurait décoré en personne de la légion d'honneur. Je lui fait part de mes idées politiques et des raisons de ma venue en France, elle ne parait pas surprise, la révolution française est passée par là, elle comprend la contagion par un pays comme l'Espagne épris de liberté. Elle est plus jeune que moi, elle n'a pas encore 19 ans, j'en ai 28, elle est brune, avec des yeux bleus, le teint clair, mince et gracieuse, de tendres sentiments s'établissent rapidement entre nous deux.
Combat Singulier J.B Guindey - Le Prince Louis Ferdinand de Prusse.




lundi 4 janvier 2016

Mon Départ d'Espagne.

Je pars de Madrid avec un petit bagage, avec de la paille dans mes sabots comme le dirons après ma mort mes descendants, ils n'ont pas su que j'avais un peu d'argent avec moi. La frontière passée, je fais une halte à Laruns (64). La route est longue encore, je dois me rendre à Bagnières de Bigorre (65), et plus précisément à l'hôtel "Frascati" tenu par un compatriote qui m'a été recommandé.
Il s'agit du Chevalier José de Lugo, ex consul d'Espagne à Paris, il est originaire des îles Canaries, né en 1754. Il est le propriétaire de ce magnifique hôtel situé à Bagnères de Bigorre, l'inégalable, un modèle du genre, confort, agréments, plaisirs tout s'y trouve réuni. C'est en 1802 qu'il rachète les Vieux Bains pour y construire cet hôtel et son parc, fréquenté par des personnes illustres de la société Française et Anglaise.
Après avoir rencontré José de Lugo, ma démarche fut comprise, il m'offre une place au sein de l'établissement en qualité de croupier, dans une salle de jeux destinée aux curistes.
                                                 L'Hôtel Frascati - Bagnères de Bigorre (65).

dimanche 3 janvier 2016

Mon histoire commence en Galice Berceau de la famille AROSA.

Mes parents sont originaires de cette belle région d'Espagne La Galice, la maison de famille se trouvait à Villagarcia de Arosa. Mon père est né en 1745, et ma mère en 1749. Papa était professeur de Mathématiques, ce qui l'a conduit à quitter sa région natale pour s'installer à Madrid, ville où je suis né le 10 Avril 1786, mes parents me donnent à ma naissance plusieurs prénoms Francisco, Ezéchiel, Victor, on m'appellera plus tard François. Je poursuis mes études à Madrid.
L'Espagne est l'alliée de la France suite au traité en 1807 de Fontainebleau. En Octobre de cette même année les troupes Française pénètrent en Espagne pour envahir le Portugal.
L'idée de Napoléon 1er c'est d'intégrer l'Espagne au Grand Empire, le 19 Mars 1808 notre Roi Charles IV abdique, la dynastie des Bourbons cède Madrid où Joseph Bonaparte s'installe le 6 Juin 1808 désigné par son frère Roi d'Espagne.
En 1808 j'ai 22 ans, en ce printemps le désordre en Espagne s'organise, c'est une lutte destructrice entre l'armée Napoléonienne et notre peuple qui refuse la soumission imposée par Napoléon 1er et son frère Joseph Bonaparte. Avec des camarades je n'approuvais pas la politique de notre Roi, L'Espagne a besoin de renouveau, et je ralie les français sans combattre, nous sommes appelés des Afrancésados. Ce nom désigne ensuite tous les Espagnols qui, durant l'occupation française ont collaboré avec les Français. Mon engagement était motivé car je pensais que le changement de dynastie favoriserait la modernisation de l'Espagne. Face aux événements, Joseph Bonaparte abandonne son royaume et rentre en France en en Juin 1813 après la défaite de Vitoria. J'ai 26 ans lorsque je prends la décision de quitter mon pays pour entrer en France.